Conscience & Connaissance de soi | Développement personnel | Evolution personnelle | Réalisation de soi | Potentialiser les situations de vie
Communiquer, de nos jours, relève davantage de l’expression que de la communication en tant que telle. En effet, tandis que l’expression de ses sentiments, de ses ressentis, de ses désirs, de ses volontés quotidiens auprès de l’autre passent par la toute-puissance d’un Moi qui cherche davantage à se faire entendre qu’à entrer dans une dynamique respectueuse de l’autre et de soi, la communication, de son côté, exige et implique une écoute attentive et active, d’abord de soi puis de l’autre et une verbalisation responsable et écologique de ses paroles en vue de bâtir et de construire une relation saine, nourrissante et solide.
Ce passage ne peut s’établir et s’ancrer qu’en modulant la posture que l’on a vis-à-vis de soi, des autres et de l’environnement dans lequel on gravite et évolue. Ce processus exige, donc, de se défaire de certains apprentissages qui s’avèrent, rapidement, plus nocifs qu’aidants et qui s’adossent principalement à une tendance à enfermer l’autre dans son propre ressenti et perceptions tout en acceptant de se laisser définir par ce dernier.
Il en découle des postures de domination/soumission, des échanges teintés de culpabilisation, une tendance à s’opposer plutôt que d’être le réceptacle, sans parti pris, de ce qui se dit et se joue, à entrer dans un processus de victimisation qui n’attend que son bourreau/sauveur pour l’alimenter. Bref, à des postures existentielles dysfonctionnelles. Or, nous pouvons tous, à chaque instant de notre vie, redécider ce qui est le mieux pour la relation que nous souhaitons avoir avec nous-même et par extension, avec l’autre et les bases sur lesquelles faire reposer ce lien.
Ce changement exige d’apporter une définition autre que celle que nous avons l’habitude d’attribuer au terme « communication » et à celui de « relation ».
Qu’est-ce qu’établir un lien signifie-t-il et qu’implique-t-il, au quotidien, de ma part?
Qui est cet autre qui est en même temps similaire et différent de moi? Qui suis-je pour lui? Qui suis-je, à mes yeux?
Comment respecter et faire respecter notre essence et notre espace sans entrer systématiquement dans la fusion ou le rejet? Comment redonner à soi et à l’autre la place qu’il occupe véritablement et tisser des liens harmonieux qui vont vers l’apprentissage de soi et de l’autre plutôt que de se complaire dans des échanges accusateurs qui placent les sujets dans l’opposition?
Ce sont des clés de réponse que je me propose de vous fournir via la méthode ESPERE développée par Jacques Salomé dont vous trouverez ci-dessous quelques repères extraits de son livre, Le courage d’être soi, Les Editions du Relié, 1999, p.191.
La méthode ESPERE consiste au développement d’une approche relationnelle dont les principes de base permettent de déboucher sur une éthique de vie privilégiant le respect de chacun. Je laisse le soin à chacun de se renseigner plus en détail sur ces principes et cette méthode. Aussi, sans plus tarder, voyons comment passer d’une pratique nuisible et inopérante à une pratique plus écologique et respectueuse.
PRATIQUE HABITUELLE : parler sur l’autre.
Possibilité de faire autrement : parler à l’autre.
Moyen à se donner : je parle de moi. J’utilise le « je ».
PRATIQUE HABITUELLE : rester dans le « on » et dans les généralités.
Possibilité de faire autrement : personnaliser l’échange.
Moyen à se donner : je témoigne. Je m’implique.
PRATIQUE HABITUELLE : se laisser définir.
Possibilité de faire autrement : se positionner. S’affirmer.
Moyen à se donner : j’ose me différencier tel(le) que je suis.
PRATIQUE HABITUELLE : anticiper et penser à la place de l’autre.
Possibilité de faire autrement : inviter l’autre à se dire.
Moyen à se donner : j’énonce mon ressenti et mes demandes.
PRATIQUE HABITUELLE : vouloir faire pour l’autre ou à sa place, pour son bien.
Possibilité de faire autrement : accepter de faire avec l’autre, et parfois, de laisser l’autre faire.
Moyen à se donner : je découvre que toute relation a deux extrémités. Je ne suis responsable que de la mienne.
PRATIQUE HABITUELLE : réagir dans l’opposition ou dans la soumission.
Possibilité de faire autrement : privilégier l’apposition.
Moyen à se donner : je refuse la polémique. Je renonce à l’approbation.
PRATIQUE HABITUELLE : recourir aux sentiments comme argument refuge.
Possibilité de faire autrement : différencier sentiments et relation.
Moyen à se donner : je fais porter l’échange sur les enjeux de la relation.
PRATIQUE HABITUELLE : rester centré sur les peurs et les entretenir.
Possibilité de faire autrement : reconnaître le désir qui se cache derrière toute peur.
Moyen à se donner : je prends le risque d’écouter mes désirs (ce qui ne veut pas forcément dire les satisfaire).
PRATIQUE HABITUELLE : cultiver la victimisation et l’aide/assistanat, ou l’accusation.
Possibilité de faire autrement : se responsabiliser dans ses propres actes et ses engagements.
Moyen à se donner : je prends conscience que je suis co-auteur de toutes mes relations.
PRATIQUE HABITUELLE : confondre la personne et son comportement.
Possibilité de faire autrement : différencier la personne de ses actes, de ce qu’elle fait.
Moyen à se donner : je m’interroge sur le sens de mes comportements.
PRATIQUE HABITUELLE : chercher à supprimer les symptômes et les comportements atypiques.
Possibilité de faire autrement : au-delà des causes, entendre les symptômes comme des langages à part entière.
Moyen à se donner : J’écoute, je me décentre pour permettre à celui qui parle d’entendre ce qu’il dit.
Il ne s’agit aucunement, dans cette volonté de changer, d’appréhender ces quelques repères de manière purement intellectuelle en pensant qu’ils agiront par et d’eux-mêmes. Le glissement à opérer nécessite une pratique, une vigilance et une attention quotidiennes sans quoi les anciens réflexes reviennent de plus belle.
Installer durablement un changement dans sa vie demande du temps, une certaine forme de doigté, de la patience et surtout, une bonne dose de bienveillance car ce processus s’établit par à-coups. On y arrive et puis, la seconde d’après, on se laisse emporter par une réaction vive. Ce changement s’obtient par tâtonnements, par itérations successives qui permettent de remodeler ce qui ne donne pas satisfaction. En un mot, il s’agit de l’inscrire dans une PRATIQUE quotidienne et de l’ériger en philosophie de vie. Ce ne sont, alors, plus des résultats qui sont attendus mais la participation et l’immersion dans un processus sans cesse mouvant et qui, tel un diamant, se laisse sculpter de différentes manières, lesquelles en révèlent la beauté et les possibilités.
Aller plus loin :
⚪ Pour celles et ceux qui s’intéressent à cette thématique, je vous renvoie à cet article, Le courage d’être soi.
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