Conscience & Connaissance de soi | Développement personnel | Evolution personnelle | Réalisation de soi | Potentialiser les situations de vie
Elle correspond au dépassement de certaines croyances qui emprisonnent et suppose l’accès à la relativité. En ne confondant plus sentiments et relation, je me rends compte que je peux éprouver des sentiments intenses et passionnés pour quelqu’un et cependant lui proposer, ou accepter de lui, une relation invivable. Je n’aurai pas à m’abriter derrière l’argument de la toute-puissance de mes sentiments pour tenter de résoudre mes difficultés relationnelles, mais je serai amené à mettre en oeuvre quelques règles d’hygiène relationnelle pour construire des relations de partage et de créativité en réciprocité.
Je peux ainsi découvrir qu’il m’appartient d’apprendre à m’aimer pour pouvoir aimer, et ainsi ne pas rester dans le besoin impérieux ou l’exigence d’être aimé ; en acceptant, par exemple, l’idée que derrière toute peur se cache un désir, en reconnaissant que le pôle opposé à la peur est le désir. En cessant de me laisser traquer par l’angoisse et limiter par l’inhibition, c’est le mouvement et la fantaisie que j’introduis dans ma vie.
Je peux aussi entendre qu’aux antipodes du refus, de la violence ou de la privation règne le domaine de l’amour.
Lorsque nous aimons, nous déposons nos défenses, nous abattons nos barrières, nous laissons entrer, au cœur de ce que nous avons de plus vulnérable en nous, l’imprévisible de l’autre.
Car trop souvent dans l’amour, qui dans son essence même est à la fois de l’ordre de la révélation et de l’ordre de la création, la frontière risque de se dissoudre entre ce qui est moi et ce qui ne l’est pas.
Entre cette partie de moi qui ressent ce qui est hors de moi, dans la différence ou l’altérité, et ce qui est le toi ou l’autre, s’interpose tout l’espace de la relation, c’est-à-dire, une confrontation possible, régulée ou régulable par la tolérance.
L’autre étant tout ce qui n’est pas moi, le risque ou le piège est, au nom de l’amour, de rechercher ou d’entretenir la collusion et la confusion dans un nous qui va se révéler trop souvent un leurre.
De même, l’amorce de réconciliation vers le tout, qui est le propre du don d’amour reçu et amplifié, ne veut pas dire fusion, confusion ou aliénation et perte de soi dans ce tout.
La responsabilité d’engagement portera sur cette découverte fondamentale : pouvoir aimer sans s’égarer dans l’autre, pouvoir accéder au tout et cependant, ne pas se perdre ou se fondre dans ce tout au point de ne plus avoir d’identité propre. Pour sentir que je fais partie d’un ensemble sans en être la totalité, que j’appartiens bien à un tout plus vaste que la réunion de toutes ses parties, que le divin m’habite sans que je sois tout ce divin.
J’appelle divin le point focal où s’unifie toute chose. C’est aussi une force, un lien intemporel à la fois fragile et incroyablement résistant, qui me relie de façon permanente à un tout, en respectant mon unicité.
Le courage d’être soi, Jacques Salomé, Editions du Relié, 1999, pp. 214-216.
Aller plus loin :
⚪ Pour celles et ceux qui s’intéressent à cette thématique, je vous renvoie aux articles suivants, Le courage d’être soi et Charte de bien-être avec soi-même.
🔵 Prêt(e) à construire des relations de partage et de créativité en réciprocité? OUI? Rencontrons-nous!