Accepter

Accepter.

Mais qu’est-ce que ce terme signifie au juste?

Apprendre à “faire avec”. Apprendre à “composer” dans nos vies avec ce qui est. Apprendre à “respirer” dans l’espace de ce qui est et que nous rejetons sévèrement. Apprendre à “voir” ces éléments tels qu’ils sont, autrement dit, apprendre à les “appréhender” sous la réalité qu’ils renferment et pas à celle de nos attentes et prérogatives personnelles car lorsque nous nous tenons sur cette ligne, le réel se teinte d’une demande implicite de “compensation” et de “réparation”. Or, lorsque pareil phénomène prend corps dans notre quotidien, la vie cesse de libérer tout son suc. Elle est d’un coup d’un seul assujettie à l’attente qui peut, au fil du temps, devenir “inertie”, “revendications constantes” biaisant ainsi notre regard sur ce qui est et le chargeant d’une note de ressentiment et d’amertume que le poids du temps va, petit à petit, transformer en rage et en haine.

“Accepter” est un exercice qui peut s’avérer difficile, surtout, lorsqu’un individu a vécu des abus répétés. Pourtant, sans cet “accueil” plein et entier de ce qui s’est produit, toute communication cesse. Les énergies ne circulent plus. Elles ne dialoguent plus entre elles. Une stagnation et/ou un point de cristallisation s’opère oblitérant toute tentative d’échange.

Pourtant, elles ne demandent qu’à être embrassées dans leur ressenti, et à faire corps. Car quand elles ne font pas corps, c’est une forme de division, d’écartèlement, de tension qui se produit pour “faire valoir” ce dont elles ont manqué ou ce qu’elles ont subi.

Et dans cet accueil, ce sont d’abord l’écoute et une présence pleine et entière qui sont demandées et convoquées pour faire du processus d’acceptation, un point d’intersection entre une réalité vécue et le réel.

C’est un processus qui nous parle de l’altérité et du processus de différenciation qu’elle entraîne dans son sillon. Ne plus assimiler l’autre, une expérience donnée à une norme se basant exclusivement sur une vision manichéenne du monde mais sur les multiples formes que des événements peuvent prendre au sein de chaque individu. Vouloir normaliser un ressenti, une expérience, quels qu’ils soient, revient à ne pas accepter la multiplicité et à vouloir vivre dans une sorte d’indifférencié. Or, nous sommes tous, chacun à notre niveau, porteurs de mémoires qui oeuvrent en arrière-fonds dans chacune de nos interactions. Prendre pleinement conscience de leur coloration et tonalité permet de ne plus se laisser agir par l’énergie qu’elles renferment et reflètent et ainsi, de mieux percevoir les infinies réalités qui se déploient en fonction du bagage de chacun et d’arriver à faire le tri entre ce qui appartient à cet autre et ce qui nous appartient sans exiger de cet autre une annexion complète de son vécu pour venir pallier un inconfort émotionnel et une difficulté à poser l’altérité. Seul peut en découler un manque de justesse qui se fera sentir à un moment ou à un autre en contractant encore plus les énergies en présence.

Pour ce faire, cela exige de ne pas entrer dans cet espace de confusion si commun dans pareilles situations et de bien discerner ce qui est. “Discerner” ne signifie aucunement avoir à subir. Cela signifie : regarder une réalité telle qu’elle est et se présente en comprenant de quoi elle se compose et la manière dont les éléments interagissent les uns avec les autres et les effets créés. Ainsi, “distinguer” les choses nous permet de rester dans un espace où les différents niveaux qui composent la situation ne sont plus confondus et pris les uns pour les autres ce qui ne peut qu’amener au maintien de la problématique.

Et pour vous, qu’en est-il? Qu’est-ce que le terme “acceptation” signifie pour vous? Où en êtes-vous dans le processus y afférent?

On en parle? 😀

Aller plus loin :

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🔵 Vous avez subi des pertes et/ou des abus. Malgré le temps qui passe, leurs mémoires sont bel et bien présentes. Tellement présentes qu’elles empêchent tout avenir d’advenir colorant le présent de leurs teintes amères. Vous en ressentez à la fois de la tristesse et une profonde colère. OUI? Rencontrons-nous!

🔴 Une envie, un projet, un objectif en tête? Parlons-en!