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Qu’est-ce que la réalité humaine?

La réalité humaine

La réalité humaine est

d’abord

une réalité affective.

La réalité humaine est d’abord une réalité affective. C’est à partir de nos émotions, de nos joies et de nos craintes, de nos humeurs et de nos passions que s’assemble notre vie, qu’elle évolue, se construit et se défait. En ce sens, nous avons tort de distinguer notre “vie affective” du reste de notre vie. Certes, nous pouvons fermer les yeux et nous détourner de nos sentiments, puisqu’ils nous semblent peu fiables, fuyants et subjectifs, pour nous investir dans des poursuites peut-être plus élevées et plus solides, moins centrées sur nous-mêmes et notre sensibilité. Mais, nous oublions alors que tout ce que nous faisons est fait avec des sentiments : ils nous poussent, nous guident, nous récompensent ou nous punissent, quelle que soit notre entreprise. C’est un affect qui attire un mathématicien dans les méandres du calcul – la curiosité, le plaisir de l’énigme, la fierté de la découverte – comme c’est un affect qui pousse un médecin à s’investir dans l’humanitaire – la compassion et, peut-être, le désir de gloire. L’investisseur qui spécule en Bourse est poussé par un affect lui aussi, et le juge cherchant à prononcer le jugement le plus équitable possible également.

Nous ne pouvons donc pas échapper à notre vie affective. Nous ne pouvons même pas la juger, la comprendre de l’extérieur, par une intelligence ou une raison neutre et détachée. Car, cette raison et cette intelligence sont, également, des affects.

Il arrive que nous souffrions de notre vie affective, il nous arrive d’en avoir tellement souffert que nous voudrions nous en protéger au point de devenir insensibles. Nous aimerions, alors, ne suivre plus que notre raison, et oublier nos émotions. Mais bien heureusement, ce n’est pas possible. Comme l’ont montré des découvertes neurologiques récentes, l’intelligence ne peut fonctionner sans l’émotion. Certains patients, suite à une tumeur cérébrale, se voient chirurgicalement enlever des parties du lobe préfrontal. Ces personnes gardent toute leur intelligence, mais ne sont plus capables de ressentir la moindre émotion. Deviennent-elles alors des êtres parfaitement rationnels, raisonnables, mesurés, sages, enfin libérés de l’emprise de leurs affects? Bien au contraire, faute d’émotions, elles s’avèrent incapables de prendre la moindre décision. Elles perdent le sens des valeurs et toute notion de priorité. Indécises et indifférentes à tout, elles végètent dans le calme plat d’une âme sans repères. Car, si parfois les émotions nous égarent et nous désorientent, ce sont elles aussi qui nous orientent, en nous fournissant le guide et le repère le plus précieux que nous possédons. Nous ne pouvons donc pas nous détourner de nos émotions pour nous consacrer à l’intelligence. Peut-être trouvons-nous nos affects stupides, immatures, excessifs ; il nous est pourtant impossible de leur substituer notre intelligence, en nous disant simplement : ”A partir de maintenant, je suivrai ma raison et non plus mes émotions.”

C’est sur ce point que Spinoza se distingue de la plupart des philosophes : il part du principe qu’on ne peut pas faire abstraction de ses émotions, qu’elles sont au contraire le point de départ incontournable d’une véritable compréhension de soi. C’est ainsi avec ces lignes qu’il commence son Traité politique :

“Les philosophes conçoivent les affections qui se livrent bataille en nous, comme des vices dans lesquels les hommes tombent par leur faute, c’est pourquoi ils sont accoutumés de les tourner en dérision, de les déplorer, de les réprimander, ou, quand ils veulent paraître plus moraux, de les détester.”

C’est pourquoi face aux dérives des passions humaines, il ne s’agit pour Spinoza ni ”de rire ni de pleurer, mais de comprendre”. Une compréhension intellectuelle abstraite peut-elle faire barrage contre les torrents de nos émotions, qui parfois nous étouffent et nous abattent? Oui. Parce que la vraie compréhension suscite une émotion aussi, une émotion plus forte englobant les émotions qu’elle comprend.

Le chemin vers la sagesse commence donc par l’intelligence de nos émotions, ou, comme l’écrit Spinoza, de nos affects. Mais nous voyons bien que cette intelligence a deux versants. D’une part, l’intelligence de nos affects nous permettra de comprendre ce qui nous émeut et nous trouble, nous abat et nous emporte. D’autre part, inéluctablement, cette compréhension transformera son objet, l’émotion. C’est parce que nous la comprenons que l’émotion évolue, que l’émotion devient elle-même intelligente. Le but n’est donc pas une compréhension abstraite et théorique de notre vie affective, mais de rendre intelligents nos affects, et de rendre affective notre intelligence.

Un long chemin qui nous y mènera s’ouvre sous nos pas. Pour y arriver, il nous est demandé de comprendre la mécanique de nos émotions, mais aussi la nature de notre liberté et de nos idéaux, et la structure du monde dans son ensemble. En attendant, nous pouvons commencer à nous poser certaines questions essentielles et structurantes. Je vous propose de le faire à travers cinq ouvrages-clé :

💡 Antonio R. Damasio, L’erreur de Descartes : La raison des émotions, Paris, Odile Jacob, 2008.

💡 Antonio R. Damasio, Spinoza avait raison : joie et tristesse, le cerveau des émotions, Paris, Odile Jacob, 2008.

💡 Spinoza, L’Éthique, Editions du Seuil, collection Point Essais, 1999.

💡 Balthasar Thomass, Être heureux avec Spinoza, Editions Groupe Eyrolles, pp. 6-8, 2008.

💡 Frédéric Lenoir, Le miracle Spinoza : une philosophie pour éclairer notre vie, Editions Fayard, 2017.

Et pour vous, qu’en est-il? Quelle relation avez-vous avec vos émotions et sentiments? Comment entrez-vous en relation avec eux? Quel rôle attribuez-vous à l’intellect, à la raison? Quelle instance tend à diriger votre vie, vos décisions, vos choix, vos préférences? Sur quoi ce mode débouche-t-il? Comment tendez-vous à vous orienter dans la vie? Qui/quoi est aux commandes?

On en parle? 😀

Aller plus loin :


🔵 Vous accordez une place importante à la raison au détriment des émotions que vous tendez à refouler. Vous êtes à une période de votre vie où vous ressentez une forme de décalage par rapport à la vie que vous avez et qui vous renvoie un miroir qui ne correspond pas à ce que vous en attendez. Vous avez du mal à comprendre les messages qui se cachent derrière ce que vous ressentez et à faire communiquer la voix de la raison avec celle du coeur. OUI? Rencontrons-nous!

🔴 Une envie, un projet, un objectif en tête? Parlons-en!

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