Les épreuves

L’épreuve fait partie de la matière. Personne n’y échappe.

Pour certains, elle sera entrevue comme une situation de vie douloureuse, difficile, handicapante ou invalidante.

Pour d’autres, elle sera nommée comme un obstacle venant faire barrage au bon déroulement d’un quelque chose que nous vivons présentement, ou voulons et qui, par sa nature, force à l’arrêt ou provoque un ralentissement tel qu’il pourrait donner l’impression de faire du surplace.

Quelle qu’en soit la nature, l’épreuve contient, en son sein, notre puissance et notre capacité à pouvoir rebondir et à faire preuve de créativité pour trouver une issue favorable, satisfaisante et opérante. Car elle oblige à une confrontation avec les élements dont nous sommes porteurs – nos croyances, nos valeurs, notre cadre de références – et la manière dont nous les utilisons pour nous mouvoir dans les environnements dans lesquels nous sommes à même de graviter et les réponses qu’ils apportent à un quotidien chargé d’habitudes qui sont, certes structurantes donc tout à fait bénéfiques mais qui, à terme, peuvent desservir un système dont la trame de fond a changé et qui nécessitent, de notre part, un certain ajustement.

S’ajuster, en soi, n’est pas difficile. Ce qui peut l’être, c’est quand une vie a nécessité toute une série d’ajustements importants et denses qui se sont succédé rapidement ne laissant pas le temps à l’individu qui en a fait l’expérience de bien en intégrer la structure et de pouvoir souffler. Dans ce cas, tout nouvel ajustement peut être vécu comme un chemin de croix qu’il est à nouveau demandé à ce même individu de traverser mais cette fois, en ayant l’impression d’avancer sur les genoux.

Pourtant, au fur et à mesure, l’épreuve en question va permettre de revenir à une certaine verticalité et de pouvoir, avec le temps et nos ressources propres, effectuer une sorte de réactualisation de certains contenus présents en nous, lesquels vont déboucher sur un positionnement plus opérant et plus en adéquation avec les nouvelles variables dont l’environnement où nous évoluions est porteur.

Pourquoi? Parce que l’épreuve, par nature, est confrontante et c’est bien par ce processus de confrontation que nous pouvons découvrir des ressources intérieures inexploitées, découvrir de nouvelles aptitudes, gagner en flexibilité et faire de nos capacités notre gouvernail pour traverser ces épisodes houleux qui, lorsque la tempête cède la place à un retour au calme, nous laissent, la plupart du temps, émerveillés par la capacité et la force que nous avons su puiser en nous pour en surmonter les chocs.

C’est alors que d’autres pans de la richesse de notre nature s’ouvrent à nous et viennent se greffer à l’existant. D’une vision au tout début tout en petitesse quant à notre capacité à pouvoir répondre à l’épreuve qui vient nous percuter, nous découvrons notre puissance et son principal axe directeur, lequel nous permet d’asseoir et de consolider confiance en soi et en la vie ; une confiance retrouvée qui permet d’accueillir et de placer la valeur que nous nous portons à un autre niveau.

Et c’est ainsi que nous apprenons, au fil du temps et de notre vie, à mieux nous structurer, à consolider notre assise, à en revoir les fondements, à en ajuster les contours. Petit à petit, la vigilance qui devient nôtre nous permet d’être attentifs à ce qui est et à ce qui surgit en et autour de nous. L’adaptation se fait de plus en plus facilement. Non que nous soyons de super héros, non. Nous avons juste consenti à apprendre à ne faire qu’un avec les différents environnements dans lesquels nous évoluons et quand ce pas est franchi, l’épreuve vient comme un rempart face à une sorte d‘endormissement et vient mettre son bras autour de notre épaule pour nous faire comprendre que l’impermanence est reine. Aussi, elle nous enjoint à nouveau à être attentifs.

Juste attentifs. Présents à ce qui est. En posture d’accueil.

En ce sens, l’épreuve est un tremplin vers la réalisation de soi. Sans elle, peu d’occasions nous seraient données pour découvrir et prendre pleinement conscience de tous les étagements de notre psyché et de la richesse et multiplicité de nos talents propres mais également, de notre capacité à rebondir en nous appropriant des manières différentes pour entrer en relation avec ce qui se présente à nous.

Et pour vous, qu’en est-il? Que signifie le mot “épreuve” pour vous? Quelle place lui avez-vous fait? Comment avez-vous composé avec son aspect confrontant? Qu’en a-t-il résulté?

On en parle? 😀

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