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Le comportement qui est le mien face à cet autre est celui, sans en être conscient, que je fais subir à certaines parties de moi-même.
L’Autre.
Qui est-il, cet Autre? Quelle idée en a-t-on? Cherche-t-on, d’ailleurs, à le connaître? A s’en faire une quelconque idée? A s’aventurer sur son territoire afin de saisir ce qu’il est, ce qui le traverse, de quoi il est fait?
Peu s’y aventurent. Pourtant, nous vivons dans des sociétés, du moins en Occident, qui permettent ces rencontres, qui facilitent les échanges, qui permettent de nous ouvrir sur le monde dans lequel nous vivons. Pour ce faire, faudrait-il concevoir de faire un pas de côté et d’accepter de nous décentrer de notre propre personne et de la bulle environnementale dans laquelle nous évoluons pour contempler ce qui se trouve en dehors de ces territoires conquis et de le regarder, cet Autre, tel qu’il nous apparaît, sans lui apposer toutes sortes d’étiquettes qui ne parlent et ne reflètent que la perception que nous en avons mais rarement la réalité.
Plus la société dans laquelle nous vivons évolue, plus une sorte de narcissisme s’accentue laissant peu de place à ces découvertes et à ces explorations alors que cet Autre que je regarde de côté peut être un tel vecteur d’ouverture, de richesse, de partage.
Un paysage, un monument, un style architectural, un plat sont, certes, des éléments qui nous invitent à franchir la porte de territoires jusque-là inconnus et à nous en faire une idée mais qu’en est-il de cet autre qui peuple ces contrées? Quel dialogue s’instaure-t-il avec lui? Quel type d’interactions prend place?
Le comportement qui est le mien face à cet autre est celui, sans en être conscient, que je fais subir à certaines parties de moi-même.
Est-ce que j’essaie d’entrer en contact avec lui? Est-ce que je l’aborde franchement? Timidement? A travers quelqu’un d’autre? Est-ce que sa présence m’interpelle et suscite de la curiosité? Qu’est-ce que je ressens à son contact? De l’attrait? De l’indifférence? Une sorte d’inconfort? Du rejet? De l’hostilité? De la haine? Bref, est-ce que j’ai envie d’en savoir davantage sur la contrée en question à travers lui ou suis-je plutôt dans une posture d’évitement ou de fuite? Suis-je présent au rendez-vous? Absent? Désintéressé?
L’image du monde que j’entretiens dans mon esprit est différente de celle qu’à cet autre.
Le langage structure la pensée, aussi, les images qui en sous-tendent le système diffèrent-elles elles aussi, raison pour laquelle un dialogue peut être difficile à instaurer lorsque l’on se trouve face à cet autre en tout point différent de ce que je pense être et de ce que je crois qu’il devrait être. Prenons l’exemple d’un nomade mongol.
Est-ce à dire que tout dialogue est impossible? Non. Par contre, il exige un effort important et soutenu, une infinie patience, une volonté de compréhension et d’entente et surtout, une bonne dose d’ouverture ; d’accepter de regarder cet autre de la manière la plus spontanée qui soit, en laissant surgir ce qui a à surgir sans immédiatement le catégoriser en bon ou mauvais, en bien ou en mal mais de simplement l’entrevoir comme un mouvement, comme une information qui me permet d’accéder, petit à petit, aux différents constituants qui fondent cet autre, son monde, sa culture et qui font de lui ce qu’il est au moment de la rencontre. Ce geste équivaut à s’abstraire, un temps, de sa propre personne pour laisser cet autre monter sur scène et le laisser s’exprimer et exprimer ce qu’il ressent comme une “entrée en matière” qui va permettre d’établir un lien – sans intervenir. Rester tout simplement dans une écoute attentive, une présence féconde qui, à elles-seules, permettent d’établir un lien qui va bien au-delà des mots car faisant partie du senti. Même si cet autre ne comprend pas mon langage, ma présence attentive, mon écoute rendent tout échange compréhensible. L’autre sent et ressent ce que je tente de dire. Il en va de même avec cet Autre, en nous, cet étranger, cette ou ces parties en nous que nous ne comprenons pas comme si nous parlions un langage différent.
Le fait d’être conscient que, en parlant avec l’Autre, nous communiquons avec une personne qui, au même moment, voit le monde et le comprend différemment de nous est fondamental pour créer une atmosphère de dialogue positif, autrement dit, un échange. Un vrai. Pas une pseudo-écoute qui finit par tomber dans une forme de surdité empêchant toute rencontre d’advenir.
Il en va de même avec ces parties de vous qui oblitèrent, pour le moment, votre avancée, et qui n’ont d’autre moyen de se faire entendre que par la génération d’un conflit intérieur.
Qu’est-ce que je n’entends pas dans ce conflit? A quelle(e) donnée(s) je reste sourd? Quel langage ces parties de moi parlent-elles? Quelle image ont-elles du monde? De quoi essaient-elles, chacune à leur tour, de me préserver et de me prémunir? Que regardent-elles exactement que je ne vois pas parce que la vue que j’ai du problème embrasse un espace de données trop vaste ou, au contraire, beaucoup trop restreint pour chacune d’entre elles? Sur quoi m’est-il demandé de zoomer ou au contraire, de dézoomer pour pouvoir me rapprocher d’elles et initier un dialogue?
Qu’est-ce qui m’empêche, très concrètement, d’entrer dans cet espace d’écoute et d’attention profondes pour me saisir de leur substance, de leur langage et ainsi, petit à petit, sans rien brusquer, les laisser s’exprimer comme elles l’entendent?
A ce stade, il ne m’est pas demandé de faire quoi que ce soit, juste d’accepter de me laisser toucher par le langage de ces parties de moi et d’en ressentir les mouvements. Peu à peu, la nature du conflit va de plus en plus se clarifier. A force de présence et d’écoute, j’arriverai, naturellement et calmement, à laisser cet autre me toucher de la même manière car la différence, la différenciation ne s’expriment pas sur le territoire du contrôle et de la dictature mais dans l’innocence d’un accueil qui se veut, avant tout, curiosité et compréhension pour pouvoir nouer un lien respectueux, nourrissant et riche d’enseignements.
Alors, ce nomade mongol, on le fait monter sur scène? OUI?
Alors, imaginez-vous cette estrade sur laquelle vous allez faire monter ces parties de vous pour qu’elles s’expriment, chacune à leur tour. Faites connaissance, dans un premier temps, avec chacune d’elles. Séparément. Tentez d’abord de saisir le langage qui est le leur, la dynamique qui est la leur, la manière dont elles fonctionnent, ce qui est important voire vital pour elles, la couleur qui les caractérise, bref, tentez tout d’abord de vous saisir des énergies qui les alimentent et les nourrissent et des interactions et intrications qu’elles entretiennent avec leur environnement puis lorsque vous aurez saisi leurs arcanes, un dialogue va de lui-même s’instaurer entre elles. Vous allez voir, c’est une découverte et une exploration fascinantes qui ne peuvent souffrir l’urgence d’un savoir immédiat. Ici, patience est de mise. Celui qui gouverne, c’est Chronos. Et si vous vous abandonnez à son énergie bienfaitrice, vous comprendrez alors très profondément à quel point, dans tout travail relié à la connaissance et à la conscience de soi, il est un allié incontournable qui permet non seulement de découvrir ce qui est véritablement caché mais surtout, de pouvoir le structurer et l’intégrer au niveau qui lui correspond. Sans intégration, un contenu reste ce qu’il est, une énergie qui agit en électron libre sans trop tenir compte de la pérennité de l’ensemble et qui ne fait que traduire une forme de pression et d’anxiété face à l’avenir et à l’exigence de l’acquisition immédiate d’un savoir déterminé qui rassure plus qu’il n’ancre dans un espace de confiance. J’ai besoin de savoir de quoi l’avenir sera fait pour mieux pouvoir vivre mon présent. Or, cette pression à la Madame Irma symbolise, d’une certaine manière, le regard que je porte sur le monde et, par extension, sur mon monde intérieur dont le bouton Contrôle en assure le mouvement.
Alors, vous commencez quand? Qu’est-ce que ces parties de vous ont à vous révéler sur les mécanismes qui sont les vôtres?
On en parle? 😀
Aller plus loin :
🔵 Vous êtes dans une période de votre vie où vous vous sentez divisé(e). Plusieurs voix(es) en vous sont en conflit. Vous ne savez pas quel crédit leur donner ni comment vous positionner face à ce qu’elles expriment. Tout ce que vous en extrayez, c’est la sensation d’être perdu(e) et, d’une certaine manière, immobilisé(e). Vous avez peur de faire le mauvais choix et de vous retrouver en difficulté. OUI? Rencontrons-nous!
🔴 Une envie, un projet, un objectif en tête? Parlons-en!