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[…] L’histoire d’un face-à-face aveugle avec la force et la puissance écrasantes du Rien qui signifiait Tout tout en réduisant chaque mouvement à un néant abyssal.[…]
Origines. Ses Racines.
…
“Origines! Vous qui m’êtes inconnues! Vous qui vous êtes dérobées face à votre devoir! Combien de fois aurai-je prié pour entendre ne serait-ce qu’une fois le son tiède de votre voix, pour bénéficier des ressorts apocryphes de votre sagesse, pour sentir votre chaleur enveloppante et nourricière, les accents d’un amour dont j’avais tant besoin.
Je ne saurai très certainement jamais pourquoi la vie aura été d’une telle brutalité. L’âpreté est une texture qui m’est familière. J’en connais tous les contours. Combien de fois m’aura-t-elle cisaillé les extrémités rien qu’en caressant l’espoir vain de savoir, d’être enfin mise dans la Confidence.
Confidence dont l’agonie de votre crevante solitude m’aura tenu écartée. Écartée d’une sève qui sera devenue, au fil du temps, poix.
Confidence.
Quelle naïveté aura été la mienne car point de confidences dans cet embrouillamini. Aucune. C’est cette histoire que je me serai racontée pour faire face à l’Indifférence, au Silence, à l’Absence, au Vide, à la Mort.
À VOTRE absence.
L’histoire d’un face-à-face aveugle avec la force et la puissance écrasantes du Rien qui signifiait Tout tout en réduisant chaque mouvement à un néant abyssal.
Comment arriver à accepter de perdre quelque chose que je n’ai même pas eu la joie de sentir, de palper, de humer, d’exalter, d’embrasser, de chérir, de nourrir en moi?
Pourquoi.
Deux syllabes qui auront circonscrit et suspendu toute une vie à l’Attente.
Toute Ma vie ou du moins, ce qui semblait s’y apparenter …”.
…
Un décor scellé dans le Froid, la Dureté, l’Imperméabilité.
Une sécheresse telle que craquelures, sillons, crevasses en parcouraient l’étendue. Pas âme qui vive pour en humidifier l’épiderme. Pas âme qui vive pour en nourrir le suc.
Juste une crevasse.
Pleine. Entière. Nue.
Une crevasse qui en a fait chuter plus d’un dans sa course vers un Intangible qui ne disait rien tout en disant tout. Chaque jour à dégueuler sa haine. Son oppression intérieure. Un brasier sans commune mesure qui allait laisser ses sols sans culture pendant des décennies successives. Des sols déracinés, devenus, à force de négligences, vierges de toute vie, de toute fraîcheur, de toute appartenance. Le rien y poussait, s’y étendait sur de vastes étendues qui écornaient l’œil à chaque balayage que la cornée consentait à effectuer. Comme dans une tentative de chasser un mauvais esprit, une idée vague, un insecte qui, à travers sa présence, témoignait de la forme de vie qui s’était, depuis des lustres qui ne se comptaient plus, installée.
Une vie en sursis. Une vie en suspens.
Une vie privée de souffle et qui, telles ces contrées désertiques dont rien ne vient attiser le regard, s’engouffre dans des étendues sablonneuses qui se mêlent à l’air et font du haut et du bas une perspective unique. Le haut est aboli. Il n’est plus. A-t-il été un jour, un seul jour que cette terre a porté? Qui sait? Le relent de ces mémoires qui se font sentir à des kilomètres à la ronde. Ces mémoires impalpables à l’oeil nu mais dont la texture glaise en aura épaissi d’année en année chaque encoignure devenant, au fil du temps, les gardiennes d’un Temple oublié, vicié, honni.
Quel crime avait-il commis?
Quelle note cette infamie portait-elle en son seing pour que pareille affliction prenne forme dans une ère aussi développée que la nôtre?
Le Temps est devenu cet Apôtre dont le plomb a scellé sous des monticules d’oublis une mémoire confinée au silence, à un exil du coeur. Apatride, elle erre depuis dans un Indéterminé qui, malgré l’Absence, poursuit son chenillage et sème le souvenir dont les graines s’insinuent dans des coeurs déflorés. Des coeurs dont la lyre, prisonnière des mains qui en actionnent les fils, crient ce chant lancinant qui éventre les tympans d’une raison qui n’a de raison que le nom qu’elle porte. Descendante d’un poids qui n’a su prendre sa place et qui occupe, désormais, chaque interstice laissé en friche.
De rien, il est passé à tout. De plus, il a disséminé sa substance dans chaque recoin de sa propre terre en en faisant un lieu de réclusion. Un fort dont les ponts-levis en assurent la protection. Garante qu’elle est d’un secret dont elle ne connaît ni le contenu ni l’origine mais dont le fiel s’est emparé de chaque persienne en assurant ainsi la Transmission. Une transmission qui exsude l’absence, l’oubli, le vide comme pour contrecarrer l’acidité d’une indifférence qui a tout dissous sur son passage. Ne restent que les résidus pestilentiels qui l’accrochent à cette terre décharnée et dépeuplée dont elle a tâche de réhabiliter le sol. Les soupirs ne se font plus. Ils ont cédé leur place à une haleine gorgée de saveurs qui larmoient sous une texture d’écartèlements.
Distendue. Aphone. Rendue vierge de tout entendement. C’est cette Terre dont elle a hérité. Sa terre.
“Ma terre”, dira-t-elle dans de fébriles moments où ce lien invisible la ficelle sur l’autel de ses devoirs.
Devoir de passage.
Transmettre. Faire vivre.
Ventiler la Mémoire pour que plus aucun Oubli ne sorte de cette terre exsangue. De cette terre d’Exils. De cette terre de strangulations.
Depuis, elle ne cesse de labourer ces tranchées de l’âme où chaque millimètre est passé au tamis d’un fumier qui attend fécondation sur son lit d’emprunt.
“En ressens-tu les pousses?”, susurre-t-elle au creux de ton oreille fébrile.
Silence. Ta féconde Présence acquiesce à la pleine lueur de l’Espoir.
Extrait du recueil Fragments d’histoires, de Marina TABEL
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