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Lâcher prise.
Qui n’a pas entendu ce terme et cette recommandation, maintes fois assenés, lors de passages difficiles, de remises en questions, de phases de doutes, de perplexité, de peur et surtout, de blocages?
Lâcher-prise. Deux mots, simples, antinomiques, reliés par un trait d’union. Je lâche la prise, oserais-je dire l’emprise, que je consens encore à avoir et à exercer sur un « quelque chose » qui me maintient pieds et mains liés.
L’image qui me vient immédiatement à l’esprit lorsque je pense à ce concept de « lâcher-prise » est celle du pendu. Elle illustre magnifiquement bien à la fois la posture d’un individu en situation d’attachement / identification mais également le processus qui permet de se défaire de ces liens et de pouvoir « lâcher » la « prise » que ce dernier maintient encore sur une situation, une expérience, une personne, ou autre et qui, pour un temps donné, conditionne l’ensemble de son attitude.
De quel type d’attitude s’agit-il exactement ?
Regardons cette carte du pendu. Un homme est attaché par le pied gauche à une poutrelle, elle-même posée sur deux poteaux plantés à chacune de ses extrémités. Il a les deux mains rabattues sur le dos, au niveau de la taille. Il peut seulement bouger sa jambe droite qu’il a repliée derrière sa jambe gauche. Cette position, vue de l’extérieur, semble relativement inconfortable. Pourtant, à bien y regarder, l’homme en question ne semble pas en être si affecté. Il ne se dégage aucune détresse, agitation, ni peur intense perceptible comme si, d’une certaine manière, il consentait à ce qui lui arrivait et acceptait, de par sa posture, à y participer. En effet, il n’essaie pas de se débattre pour se défaire des liens qui le maintiennent accrochés dans cette position que d’aucuns ne souhaiteraient expérimenter. Il se retrouve donc dans une position d’immobilisme, attaché, figé, enfermé dans un cadre de forme ovale semi-lumineux qui ne semble être alimenté que par ce que ce cadre contient, renferme et reflète.
L’objet de son attachement.
Le reste alentour est noir comme si tous les projecteurs étaient concentrés et dirigés sur sa position et son cadre de référence. Il se maintient désormais dans les limites fixées par ce cadre et ne survit plus qu’en lien avec cette situation, cette expérience qu’il refuse de lâcher et qui détermine désormais la teneur de son quotidien, de ses pensées, de son attitude fataliste et empreinte de résignation.
Est-ce un abandon face à la vie ? Une manière de projeter et de véhiculer un sentiment d’injustice dont il attend réparation? Lui seul détient la réponse. En attendant, à quoi consent-il à rester attaché ? A quoi s’accroche-t-il et qui le condamne, d’une certaine manière, à la répétition, à la souffrance et à l’immobilisme?
Car en étant pieds et mains liés, quelle posture, de l’extérieur, je véhicule ? Quelle image je donne à voir de moi-même?
Posture de soumission, d’abandon, de résignation, de renoncement, de condamnation envers l’objet de l’attachement. Je me positionne alors dans l’attente. Attente d’un changement provenant de l’extérieur mais pas de moi. Ce sont les autres qui sont tous responsables de ce que je vis, de ma situation, pas MOI. Moi, je ne fais que subir. C’est à eux de changer, de s’excuser.
Je me pose alors en posture de victime et ne vis plus que pour et à travers ce lien d’attachement, cette identification qui, petit à petit, me dépouille de mon identité et de mon champ d’évolution jusqu’à les restreindre au champ de ce « lien invisible ». La réalité commence à se teinter de la saveur et de la teneur que représente « cette chose » jusqu’à la faire converger vers le contenu du lien. La réalité n’est plus. Elle n’est qu’un écran sur lequel se jouent des projections en tous genres et sur lequel se joue et se rejoue la même scène, avec, en arrière-fonds, le même terreau constitué de pensées et émotions qui s’auto-alimentent et s’auto-entretiennent. Le nez collé au sol, on ne voit plus que la même chose. Encore et encore et encore. On n’entend plus rien si ce n’est la même complainte qui se déroule et se renforce chaque jour un peu plus sur les mêmes accords, les mêmes harmoniques.
A ce moment précis, l’objet de l’attachement devient une extension de ce que je suis. Je deviens, au fil du temps, l’attachement lui-même. J’incarne, à mon tour, l’histoire, la personne, l’événement, la situation, l’objet ou autres qui me lie à un espace-temps que je refuse de lâcher, dans lequel j’ai élu domicile jusqu’à occulter le présent et la dynamique de la vie réelle. Je me rends esclave de ma propre histoire dans laquelle j’ai trouvé un certain équilibre. Mais de quel équilibre s’agit-il?
Quand un tel lien d’attachement, une identification de ce type s’opèrent sur le moyen et le long terme, le terreau cesse d’être nourrissant. Il commence à s’assécher ou, en fonction de ce qui l’alimente, à pourrir et à gangrener ce qui se trouve alentour. La situation d’immobilisation cède le pas à une situation de dépression. Le terrain s’enfonce petit à petit.
Que faire pour en sortir?
Regardons à nouveau l’image du pendu.
Que nous suggère-t-elle? Si je coupe la corde qui maintient le pendu attaché, il va risquer de s’écrouler comme une masse sur le sol et de se blesser au niveau de la tête et des cervicales ce qui pourrait lui être fatal. Par contre, si je veux qu’il puisse retomber sur ses jambes, je n’ai plus qu’à inverser la carte.
Qu’est-ce que ce geste symbolique signifie?
Qu’avant d’être en mesure de pouvoir couper quoi que ce soit, il m’est demandé d’observer la situation différemment, en arborant une posture d’observateur donc de prendre du recul par rapport à la situation en question. Il m’est demandé de me dissocier de ce que représente l’objet d’attachement, de dissocier les choses du bruit qu’elles font. C’est comme si, d’une certaine manière, j’acceptais de regarder la situation sous des angles et perspectives différents mais également de me laisser regarder différemment et de mettre une certaine partie de moi-même à nu. C’est un acte qui peut être, à bien des égards, difficile à opérer, ce d’autant plus lorsque l’on se sent victime, abusé et/ou manipulé. C’est en quelque sorte mon talon d’Achille. C’est à ce point critique qu’il m’est demandé d’inverser le champ de mes valeurs et d’évaluer la situation en fonction de cette inversion.
Détachement.
Le but? Pouvoir être en mesure d’entrer dans l’Acceptation. Car c’est bien en étant dans une position d’ouverture et d’accueil que je peux dépasser ce qui me tient « enfermé » et qui m’empêche d’évoluer et de déployer mon potentiel. A ce moment-là seulement, quand j’ai accepté de réévaluer la situation sous un angle différent, quand j’accepte de m’ouvrir à une dimension nouvelle, quand j’accueille mes émotions et mes sentiments tels qu’ils sont et que je les accepte tels quels sans chercher à les réprimer ou sans chercher à constamment accuser le bourreau qui en est à l’origine que je peux procéder à un retournement de situation et me remettre en mouvement.
Je peux, à ce moment-là, devenir et être mon propre point d’appui sur lequel faire reposer mon édifice avec tout ce qu’il contient depuis ma naissance sans en être outre-mesure affecté(e). Je peux alors m’appuyer sur cette expérience dont l’objectif est de solidifier mon ossature, mon assise et d’élargir ma vue sur le monde et moi-même. Pour ce faire, une clé est primordiale dans ce processus de retournement et d’inversion : écouter et être à l’écoute de.
Ecouter d’autres points de vue et les considérer à leur juste mesure plutôt que de les rejeter d’un bloc parce qu’on attend réparation. S’écouter, autrement dit, être à l’écoute de son ressenti, de son corps, de son intuition. Etre à l’écoute des signes que la vie vous envoie, autrement dit, être en posture de réceptivité et d’ouverture. Si je reste dans la contraction et dans la fermeture, comment puis-je libérer de l’espace pour accueillir de nouvelles expériences nécessaires à mon évolution? C’est bien en changeant ma posture, en acceptant de m’ouvrir et de me brancher sur un autre canal que je peux transcender ces liens sans pour autant nier ce qui me constitue et ce qui a contribué à faire ce que je suis aujourd’hui. J’accepte juste de les intégrer à ma vie comme autant de constituants contribuant à façonner l’être que je suis devenu. J’avance ainsi, à leurs côtés, sur le chemin de la vie. La prise est toujours là. La différence, c’est que l’interrupteur est sur OFF .
Je suis à nouveau libre de mes mouvements et de mes actions, prêt(e) à amorcer un nouveau chapitre de ma vie, lequel contiendra de nouvelles leçons de vie qu’il me sera demandé d’apprendre et d’intégrer à travers l’expérience.
Et c’est ce processus expérientiel qui amène chacun sur le chemin de la Connaissance, de sa propre connaissance.
Pour aller plus loin :
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J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte. blog très intéressant. Je reviendrai. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir
Merci Angelilie. C’est chose faite. Je vous renvoie le compliment ;-). Au plaisir.