Don de soi ou partage de soi?

Comment être avec l’autre ?

Faut-il se donner à lui ou bien, au contraire, partager avec lui cette chose étrange qui s’appelle l’être et le possible, le nôtre et le sien?

Dans l’essai intitulé Don de soi ou partage de soi? (Éditions Odile Jacob, 2000), Daniel Sibony interroge ces notions à l’aune de l’éthique posée par Lévinas et qui s’articule majoritairement autour de l’Holocauste et de son issue. Ainsi, pour Lévinas, “le sujet est face à l’autre à qui il doit se soumettre pour s’ouvrir sur l’être, ouverture qui semble contrôlée par cet autre ; l’approche de l’être est occupée par un mur, celui d’autrui. C’est comme une exigence préalable, comme s’il disait : “Vous voulez parler de l’être? C’est bien abstrait, dites-moi d’abord comment vous faites de Lévinas, avec les autres, ces victimes de massacres ou de catastrophes qui sont là … Après, on parlera de l’être.” (p.125).

Cette approche, issue de l’Holocauste, pose un préalable qui ensuite prend toute la place, et n’en laisse même aucune à l’autre, sauf si cet autre est mourant ou en détresse. Cela produit un couloir très étroit et singulier vers l’être ; un rétrécissement du geste de se tenir face au possible. On peut comprendre cette “exigence” comme une demande obsessionnelle de garantie. Mais y a-t-il des garanties dans le rapport à l’être, sinon dans l’acte d’y accéder et d’être dans le possible?

Le don-de-soi à l’autre est-il une ouverture sur l’être ou une fermeture sur l’autre, pour l’envelopper et s’en nourrir?

C’est à cette réflexion que je vous convie aujourd’hui car elle interroge une conduite à l’oeuvre dans nos sociétés actuelles profondément enracinées dans une vision judéo-chrétienne qui pose le rapport à l’être et à l’étant, non comme deux notions en conjonction l’une avec l’autre et qui peuvent permettre de questionner le rapport à soi et à l’autre mais comme étant un tout plaçant ainsi les deux notions dans un espace de confusion qui amène à entrevoir et à vivre la notion de “don de soi” comme une sujétion quasi souveraine à l’autre.

A votre avis, que peut-il en résulter? Que recouvre, à vos yeux, cette notion de “don de soi”? En faites-vous usage? Si tel est le cas, comment prend-elle corps dans votre quotidien? A quoi s’enracine et s’arrime-t-elle? Quel rapport à l’autre et à vous-même en découle-t-il? A vos yeux, qu’est-ce que la notion d’être recouvre-t-elle? Quel sens lui attribuez-vous? De quelle manière se voit-elle reflétée dans le positionnement qui est le vôtre sur l’échiquier du monde et sur celui de vos interactions interrelationnelles? Qu’en résulte-t-il?

On en parle? 😀

La section Commentaires n’attend plus que votre apport, vos idées, ressentis et réflexions sur le sujet. 😉👍

Alors, vous en pensez quoi, vous …? 🤔

Pour celles et ceux qui souhaitent approfondir la réflexion sur la notion de “don de soi”, je vous renvoie vers l’article L’expression des valeurs Abnégation et Communion dans lequel vous pourrez prendre part au parcours et choix de vie de Tsuruko Hanzaw, lesquels s’articulent, entre autres, autour de ce thème.

Aller plus loin :

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