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La démesure

Toute démesure

reflète

un manque.

La démesure – l’hybris – peut prendre de multiples visages et ainsi, se couvrir d’habits spécifiques choisis pour l’occasion. L’un des visages sous lesquels sa substance se laisse entrevoir et toucher est la Pulsion.

La pulsion se manifeste sous l’habit de l’urgence ; sous la forme d’un “faux” besoin venant masquer un manque et qui surgit d’un seul coup avec une intensité telle que l’espace d’action qu’il vient incendier vient le colorer d’une teinte le chargeant d’une question de vie ou de mort. 

Lorsque la pulsion se déclenche, tout s’agite, s’emballe, s’entrechoque provoquant une anxiété telle que la seule manière de pouvoir en réduire les effets est de céder à la compulsion. Le fameux : “C’est plus fort que moi”.

En substance, toute démesure reflète un manque. Un manque qui, dans l’esprit de celui qui le vit, se fait vide, anéantissement, absorption, réduction, chute ; comme si ce manque était perçu comme une menace : celle de n’être plus rien, plus personne, celle de ne plus exister d’une certaine manière dans un cadre bien particulier auprès d’un public bien défini, celle de ne pas/plus pouvoir accéder à un quelque chose. Bref, la menace d’un danger imminent caractérisé par le sentiment d’une perte sèche, directe, immédiate sans qu’aucune solution ne soit envisagée ni envisageable, d’où le caractère d’urgence et de catastrophisme qu’elle tend à revêtir. Aussi, ce manque, qui apparaît en filigrane, se fait-il le reflet de cet espace psychique où l’individu – à un moment donné de sa construction psychique et identitaire – s’est profondément vu et senti dépossédé de certains aspects de lui-même et/ou de certaines de ses capacités/compétence ; processus qui a amené à l’élaboration d’un sentiment de manque, d’inadéquation, d’une sorte d’insuffisance, de défaillance qui, lorsque la scène primordiale de la dépossession en question s’apprête à se rejouer, replonge celui qui en a vécu les affres dans cet espace précis qu’il n’a qu’une hâte : celle d’en taire la trame afin de ne pas en sentir la brûlure. Cette stratégie de contournement consistant à garder sous couvercle donc à étouffer ce qui a été a une limite car cette puissante énergie va chercher un canal de sortie, donc, une voie d’expression et c’est dans une forme de démesure qu’elle va opérer et prendre corps en surjouant, en surinvestissant le champ du manque ressenti dans la scène primordiale qui ne cesse de se rejouer sous des gammes différentes et variées.

Pourtant, en acceptant de ralentir et de regarder le visage de ce sentiment de “dépossession” et l’effet qu’il continue à provoquer en et autour de nous, l’opportunité de pouvoir nous ressaisir de ces parts de nous aliénées à une autorité extérieure et de nous autoriser à pleinement en incarner la substance nous est offerte. C’est ainsi qu’une forme de rééquilibrage peut s’opérer en réintégrant ces parties à l’ensemble du système dans lequel elles opèrent au niveau qui leur correspond et plus dans leur polarité exclusivement négative, dissociées du reste de l’ensemble.

Pour ce faire, ce pas exige d’appuyer momentanément sur la pédale Frein et de consentir à sentir et à ressentir le choc produit dans cette région de nous et le glissement de terrain qu’il a opéré à des instants T de notre vie et qui se sont cristallisés sous la forme d’un ressenti, d’un sentiment bien particulier afin de pouvoir, petit à petit, ramener ce sentiment dans cet espace où les deux réalités qui fusionnent et s’amalgament vont pouvoir être clairement distinguées donc séparées permettant ainsi à chacune de pouvoir prendre sa place sans qu’un phénomène de contagion ne se produise sur l’ensemble des éléments présents dans ce même espace. Dans ce cas très précis, la fonction qui va permettre d’établir cette distinction est la fonction Pensée associée à la capacité de discernement, capacité qui va permettre de faire le tri et de comprendre la construction à l’oeuvre et donc, l’effet d’urgence produit. Ainsi, par une série d’aller-retour sur ces zones entaillées, le sujet va, petit à petit, pouvoir se réapproprier des matériaux, des composantes, qu’il a erronément associés à un manque, à une défaillance comme si une ou plusieurs parties de lui étaient défectueuses. Aussi, tend-il à se voir, dans ces moments-là, comme une sorte de produit défectueux qui serait l’objet d’une avarie. Mieux, il EST l’avarie. Ce type d’associations, relativement fréquent, témoigne de la brutalité du processus vécu, psychiquement, comme un dépouillement, comme une entaille effectuée à vif dans la chair la plus profonde du sujet qui en fait l’expérience. Aussi, toute situation rappelant une sorte de déficience, d’inadaptation pourra être vécue par le sujet, dépendant des circonstances au moment de sa survenue, comme une redite de ce dont il s’est senti dépossédé et le vivra comme si un quelque chose dans sa vie présente allait s’effondrer, se scratcher ou comme s’il allait être brutalement laissé sur le bas côté de la route. Les sentiments d’alors qui sont ravivés rien qu’à cette perspective suffisent à déclencher un état d’alerte global qui accueille ainsi en son centre des états d’anxiété très profonds et un état d’urgence globalisé. Le mode Catastrophe s’enclenche et prend le relais. 

Dans l’esprit du sujet qui en vit la répétition, la capacité à discerner, à prendre du recul, à pouvoir respirer s’annulent d’un coup et cèdent la place à un état de confusion global où la crainte première se rejoue sur des gammes jouant un mélodrame intitulé Terribilitis. Dans ces moments où tout devient flou, confus, diffus et où le poids de la menace, du danger plane, Compulsion monte sur scène et prend alors corps à travers diverses stratégies pour apaiser, pour anesthésier, pour répondre à ce danger d’effondrement ou à l’âpre sentiment d’être sur le point d’être laissé sur le carreau. 

L’addiction peut faire partie de la panoplie lorsqu’un sujet se vit dans une forme d’inadéquation, de décalage, d’inaptitude permanents par rapport à son âge et ce qu’il croit qu’il est attendu de lui – croyance qu’il ne cesse de mettre en rapport avec la capacité dont il pense être doté pour pouvoir faire face à certaines obligations et certains attendus et qui se trouve “atrophiée” par la propre perception qu’il a de lui-même et qui renvoie, dans certains cas, à une forme d’incapacité ; comme s’il ne se sentait pas la force de pouvoir évoluer tranquillement dans un environnement donné (ici, la perception qu’il tend à avoir se trouve fortement impactée par le processus de dévalorisation, de dévaluation, de minoration qu’il a pu vivre dans sa prime enfance et qui lui renvoie l’image d’une forme d’inadapté social). Une sorte de friction se produit entre son mode Enfant et le mode Parent et/ou Adulte des figures d’autorité lui rappelant une forme d’inconséquence qui peut se traduire par une forme de démission face à la vie, à ses contingences, aux responsabilités inhérentes à toute vie impliquant le mode Adulte et Parent en nous. Et ce sont bien ces deux modes qui nécessiteront une forme de rééducation, de renforcement afin de pouvoir solidifier la structure psychique en soutenant les fondements et ainsi, petit à petit, pouvoir se réapproprier les modes Décision et Discernement en faisant appel à sa propre autorité intérieure sans qu’elle ne vienne se télescoper à ces autorités premières vécues dans une sorte de processus d’aliénation, de soustraction. Le sujet va ainsi, petit à petit, pouvoir apprendre à se faire confiance et à avoir/être en confiance ce qui lui permettra de répondre plus adéquatement aux situations qu’il vivra et surtout, à s’autoriser à être et à utiliser la fonction Temps afin de bien pouvoir déterminer son choix sans qu’un sentiment de danger ne s’empare de lui. Ce pas équivaut à créer un terreau de sécurité sur l’ensemble de la surface plane de sa propre structure intérieure afin que l’intégralité de son système puisse reposer sur un sol ferme, solide, aux appuis stables et puissants. C’est ainsi que la pulsion perdra de plus en plus de force donc de terrain, laissant la place à un mode plus serein et réfléchi.

Et pour vous, qu’en est-il? Dans quelle mesure une certaine forme de démesure est à l’oeuvre dans votre vie actuelle? De quoi cet état tente-t-il de vous informer? Quelle fonction lui attribuez-vous? De quoi cette fonction vous préserve-t-elle?

On en parle? 😀

Aller plus loin :


🔵 Vous avez tendance à avancer dans la vie, tel un funambule, sur une corde raide. Ce qui vous met en mouvement? Vous retrouver face au mur, dans des situations d’urgence qui nécessitent un positionnement immédiat. Vous tendez donc à vous placer dans des situations à risque qui vous surexposent et vous amènent à des décisions inopérantes et malheureuses. Attendre d’avoir la corde autour du cou, autrement dit, d’être placé(e) face à l’urgence, à un danger imminent est la seule voie, pour le moment, que vous ayez trouvée pour répondre aux situations que la vie place sur votre chemin. Les décisions en découlant étant prises à la va-vite ne sont ni réfléchies ni soumises à un processus d’incubation. Les résultats qui en découlent ne répondent donc pas de manière satisfaisante à ce que vous cherchez à établir dans votre vie, à savoir, davantage de cohérence. OUI? Rencontrons-nous!

🔴 Une envie, un projet, un objectif en tête? Parlons-en!

🟠 Pour celles et ceux qui s’intéressent à cette thématique, je vous renvoie à l’article suivant, Le manque.

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Cette entrée a été publiée le 31/07/2023 par dans Articles, et est taguée , , , , , , .

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