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Ce qui nous rassemble tous – où que nous vivions, qui que nous soyons, quels que soient notre culture, notre histoire de vie, nos antécédents familiaux – ce sont nos limites et nos limitations.
Source image : Juan Brufal, Mono azul.
Les fêtes de fin d’année auront peut-être été, pour certains d’entre vous, l’occasion d’entrer en contact avec des étrangers, avec l’inconnu, avec l’autre.
Cette occasion aura peut-être été mue par un prégnant désir de vous saisir de la terre de l’autre, d’en comprendre la composition, le terreau et ainsi, de pouvoir observer, éprouver en chair propre que ce ne sont ni la barrière linguistique ni la barrière culturelle et encore moins une possible barrière liée à une appartenance à une religion quelconque qui nous sépare mais nos propres barrières mentales, nos propres insuffisances, nos propres incommodités, malaise et/ou mal-être.
Il en va de même avec nos pairs.
Car, au fond, lorsque nous sortons de la complexité que le Je tend à instaurer dans quasiment tout ce qu’il approche, nous percevons alors que ce qui nous rassemble tous – où que nous vivions, qui que nous soyons, quels que soient notre culture, notre histoire de vie, nos antécédents familiaux – ce sont nos limites et nos limitations. Car derrière se terrent les principaux thèmes universels que chacun rencontre dans son existence. Ce n’est ni l’apanage des uns ni le destin des autres. Nous passons tous, à notre propre échelle, par les vicissitudes de la vie. Et ce sont les aspérités de cette même vie qui amènent tant de personnes vers une sorte de communion, geste par lequel une intimité, une sensibilité se disent, s’expriment, se donnent, dans le plus profond des silences, entouré de la flamme de ces autres intimités qui sont venues déposer – un temps – le contenu qui assaille momentanément leur coeur, qui comprime leur esprit, qui assèche ou, au contraire, qui inonde leur âme. Une âme en proie à une forme de détresse passagère.
Elles viennent, à leur manière, déposer un inconfort ; la reconnaissance de ce dernier passe par ce geste qui exprime une limite, une limitation face auxquelles elles ne savent susurrer qu’un quasi inaudible : “Je ne sais pas ; je ne sais plus. C’est trop. Je n’en peux plus de tout ça”, rendues à l’extrémité d’elles-mêmes. Rendues à la limite des actes qu’elles ont pu poser afin d’apporter une orientation autre à ce qui se vit et s’éprouve. Une lassitude s’installe les amenant à une forme d’abandon. “Je n’ai plus la force de batailler. J’en ai assez. Assez. Ça suffit!”. Qui sait, le Ciel est peut-être imploré dans ce soliloque qui s’ouvre alors en elles et dans lequel tout ce qui a été vécu comme une limite amenant au bout du bout s’exprime avec force, parfois, avec rage et qui les déborde.
Le seul pas qu’il leur reste possible d’effectuer, c’est celui qui consiste à déposer ce qui est dans un espace choisi pour l’occasion, à la façon d’un rituel qui – à leurs yeux – n’en est pas un mais qui, pourtant, dans cette mise en scène qui s’orchestre de manière intuitive, automatique, reflète une forme de symbolisation à l’oeuvre.
Elles repartent le coeur allégé, sans trop en comprendre les raisons, comme si ce dernier avait été délesté d’un encombrant qui occupait tout leur espace physique et mental.
Elles se sentent accueillies dans ce qu’elles éprouvent bien que l’intégralité de l’acte se soit opéré dans le plus profond des silences et en leur seule présence.
C’est cela l’abandon. L’abandon à cet espace en nous qui est une aire de repos, de tranquillité, de calme profond. Un espace inaliénable au sein duquel chacun peut venir y déposer ce qui l’indispose, ce qui l’excède, ce qui le dépasse, ce qui l’offense mais aussi ce qui l’émeut, l’émerveille, transcende sa chair et son être. Cet espace vital, en chacun de nous, est un espace d’accueil, d’acceptation de ce qui est sans avoir à passer par les éternelles considérations d’un mental qui finit par épuiser – lorsque nous ne plaçons pas une limite qui nous préserve d’une forme d’absorption – plus que de nous permettre d’y voir plus clair.
C’est dans cet espace en nous que s’opère une forme de communion. Communion qui peut, à l’extérieur, prendre des formes diverses. Là, dans cet espace où nous sommes rendus à et face à nous-mêmes, nous lâchons du lest, nous consentons à nous laisser en paix et à cesser de harceler des parties de nous et ces autres qui gravitent autour de notre existence de nous dévoiler ce qui est et que nous ne comprenons pas.
Ce qui s’offre alors, lorsque cette sorte d’abandon se produit : une reconnaissance de notre propre vérité, de ce qui est véritablement éprouvé, senti, ressenti, formulé. Nous ne sommes plus dans le registre de la représentation à prétendre être ce que nous ne sommes pas.
Or, lorsque nous évoluons sur ce registre, on ne se laisse par regarder par l’Être mais par la vitrine du Paraître. Aussi, la confiance qui semble en résulter en est d’autant plus factice car elle ne découle pas de la décontraction, du geste effectué dans l’accord, la détente, la tranquillité d’esprit ; elle s’établit sur des rapports de force. Je gagne? Je suis en confiance et j’ai confiance en moi. Qu’en est-il lorsque je perds et que cette perte est hautement significative à mes yeux? Comment je me sens? Quel dialogue se noue en moi? Qui suis-je, à ce moment précis, à mes yeux et dans ce regard que je prête à l’autre? Ce n’est plus la voix de la Confiance qui se fait entendre mais celle de la Peur, de la Dégradation, de l’Infériorité (une infériorisation). Une confiance artificielle est construite dans un mur en verre mais qui, dès que l’une des glaces se fissure, laisse véritablement affleurer ce qui était maintenu caché, à l’écart, tu.
En quoi pareil artifice nous aide-t-il si ce n’est à imposer? À nous imposer? Craignons-nous autant la nature de l’autre afin d’avoir à le soumettre pour nous sentir exister et au sommet de nos forces? Ou ne serait-ce pas plutôt cette nature ombrageuse en nous que nous ne regardons pas au niveau où elle s’exprime et qui nous tient sous son collet? Autrement dit, une force, une énergie en nous dont nous sommes le jouet malgré la surface qui s’en laisse réfléchir et qui tendent à manipuler certains de nos faits et gestes afin d’établir leur soif de pouvoir.
Dans cet espace d’abandon, c’est le visage de la nudité de notre être qui se manifeste. Et lorsque cette nudité surgit, lorsque nous acceptons de nous laisser regarder par toutes ces parties en nous qui peuvent tant nous contraindre de par leur désaccord, il se produit un phénomène que d’aucuns n’auraient cru possible de se manifester : une décontraction. Une détente. Un calme intérieur. C’est alors que, petit-à-petit, sans forcer quoi que ce soit, en s’en remettant à cet espace de Repos, une confiance renouvelée se met en place, presque à notre insu. Et cette opération s’effectue dans le plus pur des silences, loin de l’agitation, des foules, des autres. C’est un dialogue silencieux qui prend place en nous et qui se tisse dans cet espace qui prend soin de ce qui est sans que nous n’ayons à intervenir.
Une blessure psychique, spirituelle ne se traite pas comme une blessure physique. Dans nos sociétés actuelles où nous sommes exhortés à nous saisir, à nous emparer de nos maux comme s’ils étaient des assaillants et à leur régler leur compte à coups d’actions par-ci, d’estocades par-là pour finir par évincer la bête, ici, nous sommes tout simplement invités à appréhender ces maux comme des enseigneurs, lesquels nous instruisent sur des parts de nous qui se sentent tout simplement en désaccord avec ce qui est et qui le manifestent à leur façon. Ce qui est est. C’est en leur offrant une reconnaissance, autrement dit, en accusant réception de ce qui est qu’elles commencent – tout doucement mais sûrement – à perdre en force. Et c’est dans cette aire de repos, de calme intérieur qu’une forme de transcendance peut se produire. En acceptant de faire acte de présence face à ce qui est, de se laisser éprouver par cette chose, par cette condition afin de mieux en percevoir les limites et donc, l’orientation.
Lorsque nous sommes pleinement dans cet espace, une sorte de rétroactivité s’effectue. Nous sommes comme informés de et par cette “condition”. Elle s’éclaire chaque jour de mieux en mieux en apportant une confiance autre en ce qui est car l’endroit où nous sommes allés puiser des ressources nous permet de comprendre que ce n’est pas dans et par la force brute, poussée à son maximum que des situations se décantent mais au sein d’une force calme, profonde qui apprend d’abord, avant d’agir, à se laisser informer, à se laisser complètement éprouver par cette condition, alors, l’énergie qui se manifeste se place avec une justesse qui ne cesse de m’émerveiller tellement le ton auquel elle recourt est d’un accord total.
C’est un changement de posture, de manière d’être face à l’incommodité, à la gêne, au malaise, au mal-être, quels qu’ils soient.
Une posture qui nous ramène à nous, en nous et qui nous amène dans cet espace au sein duquel des énergies et des forces en présence trouvent leur accord sans notre participation directe. Elles ont juste pu se réunir dans un seul et même espace qui leur offre alors l’essentiel : un dialogue, un échange, un contact, une relation, un lien, une communion. Elles apprennent alors à agir en synergie, à coopérer parce qu’elles sont, justement, sorties de cet antre où elles se sentaient comprimées, contraintes, forcées, réduites au silence et à un agir qui ne recevait nullement leur accord. En somme, elles se sentaient oppressées.
Contrairement à ce que certains pourraient penser, la liberté ne consiste pas à s’approprier par la force ce que nous désirons, choyons ou projetons mais à laisser les énergies et les forces en nous trouver un terrain d’entente face à ce qui est et pas face à l’image que nous en avons. Et lorsque chacun consent à se laisser faire, c’est précisément ici qu’il apprend à coopérer, à écouter et à laisser une force plus grande que lui agir en bonne intelligence.
Si nous savions à quel point cette intelligence oeuvre en nous, nous ne la briderions pas autant en prenant les rênes sur des aspects qui nous dépassent, mais la laisserions agir pour nous en nous en remettant pleinement à elle. Nos mains permettraient alors d’en restituer le parfait équilibre sans trop comprendre comment il peut se manifester avec une telle justesse.
Parfois, il est sain et sage d’accepter de rester dans une forme d’ignorance. Cela nous permet d’éviter de mettre notre nez dans des forces et des énergies qui nous surpassent et qu’on ne peut maîtriser qu’en nous en remettant à leur “science”.
C’est un peu ici que la bas blesse car elles nous renvoient, par là-même, à notre finitude tout en nous permettant de goûter à l’infini. En somme, cela nous demande de savoir rester à notre place, d’accepter de ne pas savoir et qu’une instance autre prenne le relais : l’invisible.
Et pour vous, qu’en est-il? Quelle force s’impose à vous dans les moments de doute, de déroute, de désarroi, de perdition? Comment y répondez-vous? Que diffuse-t-elle en vous? Qu’en éprouvez-vous, très exactement?
On en parle? 😀
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