L’inspiration

L’inspiration.

J’aime à croire qu’elle nous prend par surprise.

Au moment le plus inattendu, elle offre sa saillance et sa substance.

Comment? À travers tous ces interludes et intermèdes qui viennent ponctuer nos instants de vie ; ces coupures qui viennent jalonner ces moments où la pensée devient circulaire et n’aboutit à rien de concret si ce n’est celle de tourner sans fin sur elle-même.

Dans ces moments de trêve où notre être consent à se retirer, un instant, de l’oeuvre qui occupe obsessivement toutes ses pensées, une présence se fait à nouveau jour. Elle n’est plus obstruée par l’accaparement d’une situation qui appelle tout notre être. D’un seul coup, le corps, les sens se remettent en mouvement et captent ce qui surgit, ce qui se donne à l’instanté.

C’est l’instantanéité du surgissement d’une chose donnée qui reconvoque notre attention vers son retentissement. Un quelque chose survient, jaillit, déboule inopinément et nous surprend – au sens littéral du terme. L’étonnement, la stupéfaction, l’exultation, le ravissement, la joie, la profonde détente que cette chose provoque en nous vient comme fissurer l’antre dans lequel on s’était cloîtré, ne laissant de place qu’à cette nourriture exclusive que l’on ne cessait de mâcher et de remâcher sans qu’aucune substance viable n’en soit extraite.

C’est à ce moment précis que le souffle de l’imagination vient nous cueillir dans l’un de ses innombrables berceaux. Il cède alors la place à notre sensibilité qui extrait de son levain le ferment qui va pouvoir opérer une percée dans l’entrelacement de nos pensées.

Eurêka!

Nous voilà inspiré! Comme si des gouttes d’une effluve particulière se distillaient dans l’alambic de nos macérations en y instillant un suc d’une composition inédite.

Le retrait momentané au sein duquel nous avions consenti à nous remettre se clôt alors brutalement, bousculant tout sur son passage. Nous voilà à nouveau en marche, une idée en tête ; une idée qui se pétrit dans notre esprit jusqu’à en façonner chaque trait.

Ça bouillonne! Toutes les composantes arrivent pêle-mêle. Et nous voilà à agencer, réagencer, changer, interchanger, modifier jusqu’à ce que …

Ça y est! L’oeuvre est prête. Elle s’est laissée féconder.

La manière dont ce qui en naîtra sera reçu par le regard de l’autre relève du champ de la sensibilité et de la disposition d’esprit qui seront les siennes au moment de l’accueil de ce nouveau-né.

Pour l’heure, je nous invite à nous laisser couler dans le moule de ces abandons salutaires car ils sont gages de ces ensemencements de l’esprit par une voie qui en assure le grain et l’originalité.

Je partage avec vous l’un de ces moments qui a donné naissance à ces quelques lignes tôt ce matin face à l’éblouissement d’un ciel qui s’est fait pétrissage dans une eau consacrée.

***

Gemme!

6h38.

Un ciel minéral offre à notre regard une de ces fulgurances dont la ouate toute diaprée d’un faisceau de jaspes carminées s’enchâsse sur l’encolure de son étole azurée en un coeur sertissant de gemmes l’exultation de nos sens.

Excellente journée saupoudrée de ces larmes d’un Ciel qui se fait Présence.

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Et pour vous, qu’en est-il? Comment l’inspiration se manifeste-t-elle dans vos vies? Où et dans quoi tendez-vous à aller la chercher ou à vous en saisir? Qu’en résulte-t-il?

On en parle? 😀

La section Commentaires 👇 n’attend plus que votre apport, vos idées, ressentis et réflexions sur le sujet et pourquoi pas, vos propres compositions 😉👍.

Alors, cette dernière inspiration qui vous a touché(e), quelle est-elle? Quelle est sa nature? 🤔

Je suis tout ouïe 👂.

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